Yoga Sutra de Patanjali - Chapitre 4 - Kaivalya Pada

Par

le

Guillaume Alexandre
16 juin 2021

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La libération finale

Comme détaillé dans l’article de présentation « Yoga Sutra de Patanjali pour tous – Introduction », que nous vous invitons à lire, Patanjali termine son exposé au travers de cette quatrième section nommée Kaivalya Pada, l’étape vers la libération finale.

Ce 4ème chapitre va mettre en lumière l’importance de nos conditionnements érigés par nos expériences passées, en lien avec nos humeurs et nos tendances dominantes, et qui forment notre caractère. Il précise comment ces facteurs évoluent sous l’influence du Yoga, et quelle transformation cela apporte dans la faculté de se mettre en relation avec les autres. Enfin, il nous amène doucement vers l’étape ultime du yoga, passe par une analyse et une description du fonctionnement et de la raison d’être du mental, pour terminer en dévoilant l’identité du véritable bénéficiaire de cette libération finale, et décrire les résultats engendrés.

Cette section est particulièrement dédiée au professeur de yoga qui découvrira, aussi, quel type de « relation » doit être instaurée dans l’accompagnement de l’élève vers sa quête de bien-être, et pourquoi elle est tant appropriée.

Structure du chapitre IV – Kaivalya Pada

Ce chapitre est composé de 34 aphorismes.

Yoga Sutra - Chapitre 4 - La libération finale

Son titre : « Kaivalya Pada ».
En translitération, on écrit : « Kaivalya Pādaḥ ».

On peut traduire le titre de ce chapitre par « L’étape de libération finale, vers l’absolu bonheur ».

Kaivalya : Isolement parfait, solitude, exclusivité – Détachement de l’âme de la matière, identification à l’esprit suprême – Émancipation finale ou béatitude – Bonheur absolu – (Kaivalyaṃ : ) Émancipation éternelle, bonheur futur.

Pādaḥ : Un pied. Un pas ou une empreinte. Un bureau ou un poste, un grade ou une station.

Dictionnaires sanskrit numériques de Cologne et d’Asie du sud (DDSA)

Plan du chapitre IV – Kaivalya Pada

Vous trouverez, ci-dessous, les différentes notions abordées dans ce chapitre 4, Kaivalya Pada, des Yoga Sutra de Patanjali. Pour chacune d’elles, nous avons formulé des questions auxquelles les aphorismes répondent.

Chacune de ces parties fera l’objet d’une étude approfondie. Mensuellement, un nouvel article sera diffusé et abordera un ou plusieurs aphorismes.

Dans ce plan, les notations de type « YS IV. n à m » désignent la plage des aphorismes issue des Yoga Sutra du chapitre IV et allant du numéro ‘n’ au numéro ‘m’.

YS IV. 1 – Origine des facultés suprêmes [les ‘pouvoirs’]

  • Quelles sont les cinq sources pouvant être à l’origine de leur manifestation, selon Patanjali ?

Étudier : YS IV.1 (prochainement)

Pouvoir
1 – Propriété, capacité qu’a quelque chose de produire certains effets.
2 – Faculté, possibilité que quelqu’un ou quelque chose a de faire quelque chose.
3 – …/…

Larousse

YS IV. 2 à 7 – Éclosion et développement des facultés suprêmes

  • Ces facultés suprêmes sont-elles déjà en nous, sous une forme ou une autre, dès notre origine ? Est-ce sous la forme de potentialités à exploiter ? A quelles règles obéissent ces potentialités ?
  • Comment les activer et les développer ? Peut-on parler de la nécessité d’un ‘catalyseur’ pour engager ce travail ?
  • Et donc, concrètement, qui peut être l’investigateur de ce catalyseur, et quelle relation doit être instaurée pour que cela ‘marche’ ?
  • Sous l’influence [de l’investigateur de ce catalyseur], est-il possible de tout envisager ?
  • Comment faire pour que cette influence soit la plus pure que possible ? Y a t-il des précautions à prendre ?
  • Si oui, peut-on envisager que des aléas puissent apparaître ? Pour qui ?

Étudier : YS IV.2 / YS.3 / YS.4 / YS.5 / YS.6 / YS.7 (prochainement)

Potentialité
Aptitude qui ne s’est pas encore manifestée ou développée, faute d’occasion.

Centre National de Ressources Textuelles et Lexicales (Cnrtl)

YS IV. 8 à 11 – Origine des aléas et palliatifs envisageables

  • Quel est le moteur et les potentielles répercutions de ces aléas ? Autrement dit, quelles sont les choses qui vont être chatouillées, stimulées, arrosées au plus profond de nous et par ce biais, entrer en résonance, germer, croître ? Peut-on parler de tendances profondes ? Quel en sera le résultat intérieur, furtif et aux importantes conséquences, selon les cas ?
  • Quelles répercutions sur le comportement ? Est-ce que la faculté de mémorisation joue un rôle important dans ce processus ?
  • Peut-on couper le moteur de ce processus ? Quel est le carburant ? Pourquoi parler du désir de vivre ?
  • Le carburant permet au moteur de fonctionner. Le moteur permet à la voiture d’avancer. Il faut une route pour cela. Et donc, à défaut de pouvoir bloquer l’arrivée du carburant dans le moteur, pourrions nous supprimer les raisons d’existence de la route, pour la faire disparaître et ainsi empêcher le véhicule de se diriger vers les aléas ?

Étudier : YS IV.8 / YS.9 / YS.10 / YS.11 (prochainement)

Les vasana germent, selon notre façon de les arroser

Nos tendances profondes sont sans cesse arrosées

YS IV. 12 à 13 – Caractère d’un objet

  • Un moteur de voiture de course, avant d’arriver à la performance du jour, a subi de multiples phases d’évolution est de perfectionnement. Ce moteur a acquis l’allure actuelle grâce à ces nombreuses étapes de changement. S’il avait une mémoire, il se souviendrait de l’époque durant laquelle il propulsait une petite citadine, et aussi de toutes les transformations progressivement acquises avant d’arriver à la performance du jour. Ainsi, ce moteur existe aujourd’hui grâce aux nombreuses couches successives d’amélioration. Son avenir, quant à lui, reste à tracer dans un sens ou dans un autre, le potentiel étant déjà là. Peut-on alors définir son caractère comme un agrégat du caractère passé, du caractère présent et également, du potentiel caractère futur ?
  • Peut-on projeter cet exemple à tout objet matériel (pour rappel, les sentiments et les pensées ne sont que matière selon le yoga, puisque changeants) ? Si oui, quelle entité primordiale de la nature offre cette potentialité d’évolution du caractère dans le temps ? Ainsi donc, tout objet est-il en perpétuelle évolution ?

Étudier : YS IV.12 / YS.13 (prochainement)

Guṇa (selon la philosophie du samkhya à laquelle adhère le yoga)
Eléments constitutifs primordiaux de la matière (prakṛti), au nombre de trois, et qui servent de principes de fonctionnement fondamentaux ou « tendances » de la matière, à savoir : sattva, rajas, tamas.
Les guṇa ne sont pas perceptibles mais déduits de l’existence des choses.

Shodhganga : Une étude des catégories Nyāya-vaiśeṣika (samkhya)

YS IV. 14 à 17 – Observation et connaissance d’un objet par le mental

  • Et donc, n’est-il pas très limitatif de dire que l’on connaît bien quelque chose ? La connaissance est-elle pas uniquement associable à un instant T, celui du présent, en perpétuel écoulement ?
  • De plus, la perception et la compréhension d’un l’objet ne sont-ils pas fonction de celui qui observe avec son mental ? Et que voit-il réellement, le mental de celui qui observe ? La vérité ? Le caractère du mental n’est il pas, lui aussi, élaboré dans le présent, sur la base de mécanismes passés dont la mémoire se souvient, et ayant aussi toutes potentialités de transformations futures ? Le mental n’est donc t-il pas très influencé par tous ces mécanismes profonds, lors de ses perceptions ? Ainsi donc, la perception de l’objet par le mental ne peut-elle pas être facilement faussée par tout cela ?
  • En fait, entre l’objet et le mental, quel est donc la relation évidente ?
  • Un objet peut-il plus ou moins exister en fonction de qui l’observe ?

Étudier : YS IV.14 / YS.15 / YS.16 / YS.17 (prochainement)

YS IV. 18 à 21 – Observation et connaissance du mental : qui pourrait-être l’acteur percevant le mental ?

  • Mais alors… lorsqu’il nous arrive parfois d’être conscient de ce que nous faisons, ou de qui nous sommes, et qu’ainsi donc l’objet d’observation devient « nous-mêmes », c’est à dire le mental, qui voit ? Qui connaît réellement ? Y-a t-il une entité au dessus du mental, capable de regarder son fonctionnement, et ayant une clarté d’observation et d’entendement immaculé, c’est à dire non corrompu par les évènements du temps qui passe ? Y’a t-il un Observateur final à tout cela ?
  • En effet, le mental, étant l’observateur du monde matériel, peut-il s’observer lui-même ? Peut-il jouer le rôle d’entité observatrice et d’entité observée en même temps, telle une caméra qui se filmerait elle-même ?
  • Afin de tenter de comprendre, peut-on émettre l’hypothèse de l’existence d’un second mental observant le premier ?

Étudier : YS IV.18 / YS.19 / YS.20 / YS.21 (prochainement)

Hum....

Conscience
Faculté humaine de connaître sa propre réalité et de la juger – Connaissance immédiate de sa propre activité psychique – Faculté ou fait de porter des jugements de valeur sur ses propres actes – Connaissance immédiate, spontanée de quelque chose.

Le Robert

YS IV. 22 à 25 – Réponse de Patanjali par la définition de « l’État de Conscience absolue »

  • Quel est cet « État de Conscience absolue » selon le yoga de Patanjali ? Et quel est le rôle du mental dans tout cela ?
  • Au final, que perçoit-on lors d’un tel état ?
  • Et pourquoi est-il dit qu’une fois cet état atteint, le chemin est terminé ?

Étudier : YS IV.22 / YS.23 / YS.24 / YS.25 (prochainement)

YS IV. 26 à 28 – La conscience absolue est atteinte : premières indications

  • Est-ce ici que la notion de liberté du mental intervient ?
  • S’agit-il d’un état permanent, sans risque de régression, c’est à dire sans risque de réapparition des automatismes créés sous l’influence des foyers de souffrance (vu au chapitre 2) ?
  • Que faire s’il y a régression ?

Étudier : YS IV.26 / YS.27 / YS.28 (prochainement)

YS IV. 29 à 34 – La conscience absolue est atteinte : quelles sont les résultats concrets ?

  • En état de « Conscience absolue », qu’est-ce qui est ? Pourquoi Patanjali parle-t-il de l’apparition d’un « nuage de bonté et de félicité » ? Y’a t-il alors encore quelque chose qui importe dans le monde matériel ?
  • Que devient la relation « actions / foyers de souffrance » ?
  • Reste-t-il encore des choses à connaître ?
  • La conscience absolue atteinte, que peut-on dire de la Nature ? Comment se caractérise t-elle à présent ?
  • Et que dire du temps ? Celui qui est passé, celui qui est là et celui qui viendra ?
  • Pourquoi dire que c’est un retour à la source, que la Nature a atteint son but et qu’il s’agit de la libération finale ?

Étudier : YS IV.29 / YS.30 / YS.31 / YS.32 / YS.33 / YS.34 (prochainement)

Vertige

Chapitre I / Chapitre II / Chapitre III / Chapitre IV
Introduction au YS / Sommaire

Photo Patanjal : Indian Blessings
Photo plantes arrosées : ctendance.fr
Autres photos : libre de droit
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